Dossier NBA: Le feuilleton Yi Jianlian

Tout commence par une draft 2007 où le jeune chinois est annoncé comme le successeur de Yao Ming. Quand on connaît l’impact du géant des Rockets on ne peut que s’attarder sur les performances de Yi Jianlan. A 2.12m, Jianlan a effectivement un profil intéressant. Mobile, doté de bons mouvements dos au panier, le joueur domine la ligue chinoise et monte en puissance depuis 4 ans avec des stats qui suivent une courbe croissante. Les scouts sont formels, Yi sera une des grosses attractions de la draft !
Le phénomène prend forme quand plusieurs équipes s’activent pour essayer le joueur. Chicago, Boston et même Phoenix sont sur les rangs pour obtenir les faveurs du grand chinois. Milwaukee, à son tour, entre dans la danse et le convoque pour des « workouts » en vue de la draft. Refus de Jinalan et de son agent. Dan Fegan, l’agent, et son joueur veulent une ville de plus grande ampleur et qui compte une importante population chinoise. Les Bucks ne renoncent pas pour autant et se disent prêt à sélectionner l’Asiatique si l’opportunité se présente ! Et elle se présente puisque, quand arrive le tour de draft (n°6) de Milwuakee, aucune équipe n’a jeté son dévolu sur Yi Jianlan. Les Celtics, un temps pressenti, ont préféré drafter Jeff Green pour l’envoyer illico presto à Seattle en échange de Ray Allen ,respectant ainsi la volonté de Paul Pierce d’ajouter au roster de Boston un vétéran de talent plutôt qu’une jeune pousse prometteuse.
Yi est donc un Bucks de Milwaukee et va rejoindre un effectif prometteur puisqu’il compte déjà le franchise player Michael Redd, le trop sous estimé Mo Williams, l’ancien MOP Bobby Simmons et les intérieurs Charlie Villanueva et Andrew Bogut. L’ajout d’un potentiel comme Jianlan laisse présager de beaux jours aux fans des Bucks. Seulement voilà, quelques jours après le bal des débutants la rumeur enfle sur les bords du lac Michigan : Yi Jianlian n’entend pas évoluer sous ses nouvelles couleurs et aurait d’ores et déjà demandé un transfert dans une autre franchise. Le problème ‘ Milwaukee n’est pas assez grand pour le joueur et, plus important, sa population chinoise est trop faible (sic !). Précisons que le joueur n’a toujours pas mis les pieds dans la ville.
Voilà le staff de Milwaukee dans une impasse qui dure maintenant depuis un peu moins d’un mois. Les officiels ayant rencontré le jeune chinois pour la première fois lors de la Summer League de Las Vegas où l’intérieur y fait ses classes ‘ avec la sélection chinoise. Yi a même rentré le shoot victorieux face aux Cavaliers, attisant encore un peu plus les envies des Bucks.
Jianlan est-il déjà trop prétentieux ou est-il mal entouré ‘ Entre un agent un peu louche et les autorités chinoises, dont on connaît la diplomatie, on peut douter de la responsabilité totale du joueur. Les officiels chinois sont d’ailleurs de plus en plus présent puisqu’il commence à mettre en doute la capacité de Fegan à faire évoluer la situation. Chacun ce renvoi la balle et se rejette la responsabilité. Le dernier intervenant n’est autre que le patron de son ancien club qui vient de déclarer qu’il n’hésiterait pas à bloquer le transfert de son joueur si celui-ci n’était pas transféré dans une équipe « convenable pour la croissance de YI ».
Le seul que l’on n’entend pas reste le joueur lui-même. Il pourrait bien être le grand perdant dans cette histoire. Quand tout le monde parle pour lui, Yianlian se montre discret et démontre avec la sélection chinoise qu’il a bien les épaules pour se faire une place en NBA. En attendant peut-être un dénouement heureux à ce scénario improbable.
Quand un compte de fée vire au cauchemar. En NBA la frontière est bien mince !