Tiago Splitter : « Dans sa lecture du jeu, TJ Shorts est du même niveau que Tony Parker »
Avant d’embrasser la carrière de coach, Tiago Splitter a joué en Europe (Vitoria, Bilbao, Valence) et en NBA (notamment aux Spurs) et Gigantes lui demande si le jeu du Paris Basketball « très NBA » est la nouvelle voie du basket européen.
« Je ne sais pas comment le basket-ball européen va évoluer, pour être honnête. Je sais que le basket-ball devient plus physique, plus rapide, plus grand et plus athlétique. Et c’est ce que j’ai aussi dans mon équipe, des joueurs avec beaucoup de vitesse et qui aiment jouer vite, et c’est pour ça qu’on joue vite. Évidemment, si j’avais eu (Sasha) Vezenkov ou Marcelinho Huertas, nous ne pourrions peut-être pas jouer aussi vite et nous devrions jouer plus à cinq contre cinq et moins de possessions. Mais avec l’équipe, j’ai… J’ai des joueurs explosifs qui jouent vite, qui aiment contre-attaquer, qui aiment pénétrer et passer… il faut utiliser ça. »
Comment expliquer, pour sa première année dans la compétition, le très bon parcours du Paris Basketball qui a été un moment en tête de l’Euroleague ?
« J’ai des joueurs qui sont dans leur première année en Euroleague et ils ont une énorme envie de jouer tous les soirs et de tout donner sur le terrain. Des joueurs qui ont les idées claires et des joueurs qui jouent ensemble depuis longtemps. Les nouveaux joueurs se sont très bien adaptés à leurs rôles et ont adopté la façon de jouer, ce qui n’est pas facile. Par exemple, un joueur comme Maodo Lo, avec des années d’expérience en Euroleague, qui arrive et change sa façon de voir son rôle et de jouer… ce n’est pas facile. Mais c’est ce que nous avons réussi à faire. »
Il est demandé au Brésilien ce qu’il pense de TJ Shorts, qui effectue une saison de rookie exceptionnelle en Euroleague.
« C’est un joueur spectaculaire. Il est petit, oui, mais aussi très explosif, très rapide et très intelligent. Très très intelligent. J’ai joué avec de grands meneurs comme Huertas, Prigioni, Calderón, Tony Parker… Et TJ, dans sa lecture du jeu, est au même niveau. »
Sur l’avenir du Paris Basketball :
« Je pense qu’il y a encore plusieurs étapes à franchir, pour être honnête. Par exemple, au niveau structurel, nous n’avons pas encore notre propre centre de formation. Oui, nous avons une bonne salle comme l’Adidas Arena, ou nous pouvons même jouer à l’ACCOR Arena, mais il y a encore quelques étapes structurelles que nous devons franchir. Mais c’est normal. Nous sommes un club très jeune et nous n’avons pas encore eu le temps de leur consacrer du temps. Sur le plan économique, nous sommes toujours en retard sur les grandes puissances européennes. Nous disposons d’un budget de transfert d’un peu plus de 5 millions et nous sommes en compétition avec des rivaux valant plus de vingt millions. Comment rivaliser avec ça ? Il faut des investissements, de la part des sponsors, de la ville… et c’est de cela que dépendra l’évolution de Paris. Que cela vous plaise ou non, vous avez besoin d’argent pour constituer de bonnes équipes et pouvoir recruter des joueurs. »
Et sur le potentiel parisien en terme de spectateurs :
« Je ne sais pas si c’est le football qui peut nous enlever nos fans, pour être honnête. Paris est une ville avec de nombreuses attractions, pas seulement sportives, il y a beaucoup de choses à faire. Bien que la ville soit grande, je pense qu’il y a une énorme concurrence en matière de loisirs. Paris est l’une des villes les plus propices aux loisirs au monde, et vous êtes en compétition avec tout cela. C’est quand même spectaculaire qu’en seulement six ans, nous ayons pu remplir plus d’un match d’Euroleague, comme celui contre le Panathinaïkos ou le Barça, avec 14 000 personnes. Je pense qu’il y a encore plus de spectateurs en général (que de supporters). Petit à petit, ce sentiment d’être un « fan » que nous connaissons bien commence à se développer. Il y a des jeunes qui apprennent le basket, et on le voit maintenant : ils commencent à pousser, ils commencent à se plaindre des arbitres, ils encouragent et poussent aux bons moments… Nous avons une base de fans jeunes, tout comme l’équipe. »