La saison dernière, Denain évoluait en NM1 alors que Limoges était encore en Pro A, avec tout le passé qu’on lui connait.

Quand les Limougeauds se sont présentés au Complexe Sportif Jean Degros, hier soir, il y avait donc beaucoup de respect à la fois des joueurs, du staff et du public Denaisien.

Cela ne voulait pas pour autant dire que le CSP aurait le match facile, bien au contraire: après une entame équilibrée (4-5, 2éme), les hommes de Marc SILVERT allaient lâcher les chevaux comme encore jamais ils ne l’avaient fait, du moins à domicile, cette saison.

Avec une faim de loups, et emmenés par un Nate ROHNERT intenable, Denain se jetait sur tous les ballons, autant en attaque qu’en défense, laissant le CSP sans solution des deux côtés du terrain et, comme il y avait la réussite en plus, cela donna un 15-0 sorti de nulle part (19-5, 6éme).

Limoges tenta bien de colmater les brèches par TRAORE, rien n’y fît, et les Nordistes basculèrent avec dix sept points d’avance (30-13, 10éme) au terme du premier quart temps, avec un public aux anges, qui applaudissait chaleureusement ses protégés.

La tornade continua à s’abattre sur Limoges pendant une partie du second quart temps (44-20, 15éme), par ZAKI et ROHNERT, toujours lui, avant que les verts ne se remettent dans le sens de la marche.

Plus agressifs en défense, les hommes de Frédéric SARRE commençaient à trouver des solutions en attaque, et parvenaient ainsi à limiter un peu l’écart, à l’heure de revenir aux vestiaires (54-38, 20éme).

Seize points d’avance pour Denain à la pause, face à Limoges, beaucoup n’en croyaient pas leurs yeux….même si finalement ils avaient encore du mal à envisager une victoire finale des locaux, malgré cet écart.

Tout le paradoxe est là: la force des Limougeauds est telle qu’on les savait parfaitement capables de revenir.

Durant le troisième quart temps, ce ne fut pas trop le cas car, en faisant le dos rond, mais surtout en continuant à montrer une détermination à toutes épreuves, Denain parvenait à conserver son avantage, lequel ne revenant jamais en deçà des onze unités (64-53, 26éme), remontant jusqu’à dix sept (70-53, 28éme), pour finalement se figer à treize avant l’entame du dernier quart temps (74-61, 30éme).

Cependant, il y avait des signes qui ne trompaient pas: ne trouvant plus de solutions en attaque, au point d’aller plusieurs fois au buzzer sans pouvoir shooter, et devant faire face à des Limougeauds de nouveau efficaces, surtout à l’intérieur, l’écart fondait (79-70, 35éme, puis 82-77, 38éme), au point de permettre un retour des Limougeauds à une unité (82-81, 39éme).

en resserrant leur défense, avec toutes les forces qui leurs restaient, et en étant efficaces derrière la ligne de réparation par ROHNERT et ROSSITER, Les Denaisiens parvenaient à rester devant et à remporter le match (90-85, score final), devant une salle qui était chauffée à blanc depuis un moment, et qui termina debout en scandant des « Voltaire » qui faisaient chauds au c’ur des joueurs et de tout le club.

Pour Frédéric SARRE, le coach de Limoges: « Notre début de match raté nous plombe totalement. On laisse Denain s’installer et prendre confiance et avec -17 après dix minutes, c’était lourd et quasiment impossible à remonter. Saint Vallier ne nous a pas servi de vaccin et on est retombé dans nos travers habituels. On n’a pas manqué de respect envers cette équipe mais on sait que quand on lui laisse prendre confiance, surtout chez elle, ça devient difficile de l’arrêter. On n’avait pas de circulation sur la zone, pas de rebond offensif, pas de défense, on revient quand on joue plus dur mais on échoue de peu, c’est dommage. Jusqu’ici, les balles avaient toujours sifflées à nos oreilles, là on est touché: à nous de faire en sorte de se redresser très vite. »

Pour Marc SILVERT, le coach de Denain: « On s’était fixé comme objectif de partager les rebonds, ce qui était nécessaire pour exister, et on l’a fait. Notre ratio balles perdues – interceptions est bon, sachant que Limoges ne fait qu’une interception, ce qui veut dire qu’on a perdu nos ballons soit au buzzer, soit sur attaque posée. On a donc eut la maîtrise du ballon, ce qui n’est pas notre cas habituellement. On pensait être en danger sur les extérieures et, finalement, ce sont les intérieurs de Limoges qui font un carton plein. Les gars se doivent d’être à la hauteur de l’évènement chaque soir et,là, on peu dire qu’ils l’ont vraiment été. La rentrée de Roger ZAKI est intéressante car elle me permet de faire souffler mes américains. Limoges est revenu au métier mais, si les gars ont gagné, c’est qu’à un moment ils se sont dits qu’ils étaient capables de le faire et cela, même à la mi-temps, ce n’était pas évident. Après Nantes, cette victoire nous met sur une bonne dynamique et on a peut-être gagné le match du maintien ce soir. Attention toutefois: ce championnat est tellement serré qu’il suffit d’une ou deux victoires pour viser les Play Offs, mais aussi d’une ou deux défaites pour recommencer à regarder vers le bas. On va essayer de faire en sorte, rapidement, de ne plus regarder derrière, et on verra alors si on peut regarder devant. »

DENAIN – LIMOGES 90-85
(30-13, 52-38, 74-61)

DENAIN: 36/65 aux shoots dont 6/16 à 3Pts, 12/17 aux LF, 17 fautes, 31 rebonds (JAMES, 9), 11 interceptions, 15 balles perdues, 22 passes décisives (ROHNERT, 5)
ROHNERT 22, KANTE 18, ROSSITER 13, JAMES 12, GAILLOU 11, ZAKI 8, BROCHERAY 6 – DNP: TOTO, MUBARAK et BRUYERE.

LIMOGES: 35/65 aux shoots dont 4/25 à 3Pts, 11/15 aux LF, 23 fautes, 29 rebonds (MASSIE, 13), 1 interception, 19 balles perdues, 14 passes décisives (DESROSES, 4)
TRAORE 21, MASSIE 19, DESROSES 15, McALARNEY 10, GOMIS 8, MIPOKA 7, CURTI 3, ZERBO 2 – BONGOU 0 – HOYAUX 0.

(Photo: la détermination de Ryan ROSSITER et des Denaisiens a fait la différence)

BONUS: interview vidéo de Joseph GOMIS pour Limoges et Nate ROHNERT pour Denain