Le maillot, le titre ou les dollars ‘

Quand Michael Jordan décida de revenir pour la troisième fois en NBA il le fit à Washington et non Chicago. Etant actionnaire minoritaire des Wizards il aurait été surprenant de le voir retourner sous le maillot des Bulls, d’autant que ses anciens patrons avaient tout repeint du sol au plafond. N’empêche qu’il fut bien difficile pour nos yeux de fans de voir His Airness sous un autre uniforme que celui du taureau. Et pour cause, Jordan symbolise le mieux mon propos du jour. Drafté par Chicago en 1984 l’ancienne star de la Windy City a construit la ville, il en a fait un monument, une place forte du basket. Mais il serait erroné de croire que ce fut aisé, même pour le plus grand des plus grand. Jordan a patienté, sué, hurlé, encouragé, shooté, travaillé encore et encore pour que son rêve devienne réalité. C’est en cela que sa légende est d’autant plus grande et c’est aussi en cela que Lebron James sera à jamais catalogué comme enfant gâté. En choisissant la facilité, l’ancien Cavalier a grillé une cartouche. Rejoindre un autre All Star dans son équipe plutôt que l’inverse a brisé le rêve d’un nouveau Jordan. Et si Kobe Bryant se rapproche le plus de son illustre ainé s’est aussi parce qu’il a su être patient et qu’il a remporté son pari de gagner sans shaq tout en restant un leader.

Combien sont-ils aujourd’hui à pouvoir se targuer d’avoir passer une carrière entière sous le même maillot. Même Charle Barkley bien prompt à critiquer James a cédé au chant des sirènes. Philly puis Phoenix pour terminer assez lamentablement à Houston en quête d’un dernier titre. Même Karl Malone, pourtant si amoureux de son Utah et de ses mormons, n’a pas résisté et s’est aussi piteusement planté. Seul Reggie Miller, à cet époque, a crié haut et fort son amour pour les Pacers même si cela lui en a coûté toutes chances de titres. Car, il faut être honnête, autant Kobe Bryant ne prend pas trop de risque à vouloir terminer sa carrière à Los Angeles autant personne n’a reproché à Kevin Garnett de quitter le Minnesota. Pourquoi ‘ Car Garnett a tout tenté avec les Wolves et qu’au final c’est bel et bien sa franchise qui a décidé de transférer son All Star et cela au grand nom de la reconstruction !

Rebuild or not rebuild

Voilà la mot est lâché : reconstruction… A la mode ces dernières années la « reconstruction » se traduit par la volonté affirmée de quelques GM de vouloir foutre en l’air des années de boulot pour mieux repartir avec des seconds couteaux et prier pour qu’un bon choix de draft soit déposé au pied du sapin. Soyons franc le pourcentage de réussite frôle le zéro. Je t’aime donc je te vire. Steve Nash, le genre de mec qui finit sa carrière dans sa franchise quelques en soient les risques devrait être la prochaine victime de cette affreuse mode. Aujourd’hui catalogué comme un joueur encore rentable mais plus de première jeunesse, le canadien est l’objet de plusieurs rumeurs. Ce qui est triste c’est que jamais le génial meneur n’a demandé à partir. Et pourtant les Suns sont loin d’être des cadors et cela notamment par la faute d’un front office qui eu la bonne idée de ne pas retenir Amare Stoudemire. Le même front office qui aujourd’hui songe sérieusement à échanger un double MVP dévoué à son équipe pour mieux repartir sur des années de galères avec des jeunes joueurs. La NBA marche sur la tête ma pauvre dame…

Que retenir d’une telle tendance ‘ Les équipes sont elles condamnées à changer années après années ‘ Les jeunes joueurs vont-ils encore accentuer le mouvement en quittant leurs franchises dès la fin de leurs contrats rookies pour gagner plus rapidement dollars et titres ‘ De l’obscurité jaillit la lumière : Kevin Durant, encore lui, après avoir prolongé avec le Thunder cet été vient encore de crier son amour pour sa ville et sa franchise et de déclarer haut et fort que si d’autres joueurs voulaient à l’avenir se rallier à sa cause ils leur faudrait rejoindre Oklahoma. Tout n’est donc pas encore perdu …